Par César Pérez Ruiz, responsable des Investissements et CIO chez Pictet Wealth Management
Pour Halloween, la Réserve fédérale américaine (Fed) a distribué des messages contrastés la semaine dernière avec, côté douceur, une troisième baisse consécutive des taux d’intérêt et, en guise de mauvais sort, des commentaires laissant penser que cet abaissement serait suivi d’une pause.
De fait, la Fed souhaite désormais attendre un fléchissement de la consommation américaine – très résistante jusqu’ici – avant d’agir à nouveau sur les taux. Les inquiétudes exprimées tiennent au risque de voir l’investissement des entreprises, qui a accusé au troisième trimestre son plus fort repli en trois ans, fragiliser le marché du travail et, par voie de conséquence, la consommation, au moment où une action préventive de la Fed ne sera plus possible.
Toutefois, après les bons chiffres de l’emploi (malgré la grève chez General Motors) publiés vendredi, les investisseurs apparaissent confiants pour l’heure face aux perspectives des actions américaines, l’indice S&P 500 ayant clôturé la semaine sur un nouveau sommet.
La période semble propice aux transactions à tous les niveaux, des grandes multinationales aux Etats en passant par les entreprises leaders dans leur secteur.
Dans l’automobile, où une consolidation s’impose, les géants Peugeot et Fiat Chrysler devraient bientôt signer un accord de fusion.
De son côté, LVMH, autre fleuron de l’économie française, mais dans le secteur du luxe, a créé la surprise avec l’annonce d’un possible rachat du joailler new-yorkais Tiffany, en proie à des difficultés.
De toute évidence, les sociétés disposant d’abondantes liquidités sont à la recherche de nouvelles synergies. Enfin, Google, qui souhaite concurrencer l’essor d’Apple dans le segment des accessoires connectés, a confirmé vendredi dernier le rachat de Fitbit, pour un montant de 2,1 milliards de dollars.
Nous continuons de privilégier les stratégies alternatives event-driven, appelées à profiter de l’accélération des fusions-acquisitions.
La période de publication des résultats du troisième trimestre touche à sa fin. Si les entreprises américaines ont dépassé les attentes, certes peu ambitieuses, les sociétés européennes en revanche ont déçu. Il convient en outre de relever la bonne tenue de certains titres value ou cycliques – auparavant boudés des investisseurs – par rapport aux valeurs de croissance.
Nous conservons un positionnement neutre à l’égard des actions, mais restons raisonnablement optimistes quant à leurs perspectives à court terme. En effet, la dynamique bénéficiaire commence à s’accélérer (en particulier dans les économies émergentes), les tensions commerciales s’atténuent et les liquidités mondiales, alimentées par les banques centrales, marquent une nouvelle amélioration.