À l’heure actuelle, tout le monde s’accorde sur le fait que les ordinateurs ont un rôle prépondérant sur les échanges boursiers. Jusqu’à 70% des ordres sur le marché actions américain sont issus d’algorithmes de trading et tout le monde en utilise, du gestionnaire de portefeuille qui souhaite diminuer le coût d’exécution de ses ordres aux fonds spécialisés dans le trading automatique et algorithmique. Ceci, sans oublier que de plus en plus de traders individuels ont pris conscience de l’intérêt de cette nouvelle technologie dans leurs investissements. Un broker et une plateforme, associés à un brin d’ingéniosité et un peu de travail, peuvent vous permettre vous aussi de faire travailler des robots de trading à votre place…
Mais tout n’est pas aussi facile que ce que certains voudraient vous faire croire, alors n’imaginez pas acheter, pour une poignée de dollars au détour d’une page Internet, une machine qui vous rendra riche en trois clics.
Historique et importance croissante du trading automatisé
Durant ces dernières décennies, la microstructure des marchés a complètement évolué. Le téléphone, principal moyen de passage d’ordre de la fin du vingtième siècle a désormais laissé place à la souris et au clavier de nos ordinateurs. De même, les traders déchaînés du Pit se sont fait remplacer presque exclusivement par une armada de serveurs situés dans une salle directement connectée au système de compensation des ordres, véritable cœur des échanges boursiers.
L’électronisation des marchés a en fait débuté dans les années 70 avec la mise en place du système DOT (Designated Order Turnaround) par le New York Stock Exchange qui permettait de router électroniquement les ordres vers le poste de trading approprié pour y être par la suite exécutés manuellement. Puis rapidement, les systèmes informatiques ont été utilisés pour exécuter les petits ordres, intégrant aussi les ordres limites, DOT devenant alors SuperDOT. En parallèle de l’évolution des infrastructures du « sell side », des traders ont commencé à s’intéresser au trading assisté par ordinateur dans les années 1980. Nunzio Tartaglia avec David Shaw à Morgan Stanley (avant de fonder rapidement leur propre hedge fund) et le Fischer Black’s Quantitative Strategies Group chez Goldman Sachs ont été les pionniers du domaine en comprenant rapidement le potentiel de cette technologie, notamment dans le domaine de l’arbitrage, du pairs trading et du market making. Cet élan a par ailleurs été favorisé par la décimalisation de la taille du tick sur les actions américaines de 0,0625$ à 0,01$, avec pour conséquence une forte diminution du spread Bid/Ask1 moyen au prix d’une concurrence accrue des market makers dont les automates prirent rapidement l’avantage.