Par Yomoni (Fintech /gestion pilotée)
Le mois de mars s’est achevé sur des baisses très importantes des marchés actions internationaux, qui dépassent désormais largement les 20% par rapport aux plus hauts historiques atteints en début d’année et qui signalent ainsi la fin du long « bull market » qui avait commencé au printemps 2009.
L’extension de l’épidémie à l’ensemble de la planète et la mise en place progressive dans un nombre croissant de pays de stratégies sanitaires de confinement et de distanciation sociale constituent l’unique explication du très fort recul des actifs risqués, les plus sensibles à la tenue de la croissance économique. En effet, ces mesures mises en place dans le but de limiter la propagation de l’épidémie ont pour effet immédiat de conduire à une mise à l’arrêt brutale de pans entiers de l’économie mondiale.
Les premières statistiques économiques publiées pour le mois de mars montrent toutes une chute vertigineuse du niveau de l’activité dans l’ensemble des grandes zones économiques, et les premières estimations d’organismes officiels (OCDE, FMI, INSEE…) laissent entrevoir une récession économique jamais observée au cours des dernières décennies pour le premier semestre 2020.
Dans ce contexte hors norme, les autorités publiques en charge de la politique économique ont adopté assez rapidement une attitude extrêmement volontariste pour contrer les effets récessifs des mesures de confinement. La plupart des grands pays ont annoncé des relâchements très marqués des politiques budgétaires, tandis que les grandes banques centrales ont procédé à des détentes massives de leurs politiques monétaires.
Autre élément encourageant, la levée progressive des règles de confinement en Chine (premier pays à avoir été touché par l’épidémie et à avoir mis en place des mesures sanitaires très strictes) semble bien se traduire par une reprise de l’activité, perceptible au travers d’un certains nombres de données économiques publiées ces dernières semaines.Si ces éléments permettent d’imaginer une forme de reprise de l’activité économique à un horizon de quelques semaines ou mois selon les régions, la dynamique macroéconomique de court terme devrait demeurer extrêmement défavorable au cours des toutes prochaines semaines au niveau global, tant que les mesures de confinement en place impliqueront une forme de “glaciation” de l’activité. En outre, il semble désormais très probable que la levée des mesures sanitaires ne pourra se faire que par étapes, ce qui risque de se traduire par une reprise économique seulement progressive.
Dans ce contexte, nous confirmons le biais relativement prudent que nous avons adopté depuis le début du mois de février. Concernant les grandes classes d’actifs, nous maintenons notre sous-exposition aux actions (à 45% dans une allocation équilibrée contre 50% pour l’allocation stratégique). Au sein de la poche actions des portefeuilles, nous initions trois positions de 5% sur des secteurs défensifs (la santé, les télécoms et les services aux collectivités) dont les perspectives de profits devraient être moins affectés par la récession des prochains mois, en comparaison de secteurs plus exposés à la tenue de la croissance mondiale. Sur les poches obligataires, nous ne procédons à aucune modification et maintenons des expositions en ligne avec les allocations stratégiques.