ACTION FUTURE 59 – Analyse Technique
Philippe Cahen
Analyste technique depuis 1982, formateur et concepteur en analyse technique. Fondateur de la société ATDMF (Analyse technique dynamique des marchés financiers)
Depuis que j’organise des actions de formation en analyse technique et au trading intra- horaire à destination des professionnels et des particuliers, je me suis aperçu que les techniques et méthodes utilisées par les analystes techniques se dégradent. Cela tient selon moi au fait qu’il n’existe pas d’enseignement universitaire de l’analyse technique. L’apprentissage et la transmission de l’analyse technique se font principalement par le bouche à oreilles. En un sens, les premiers succès de l’analyse technique ont été un véritable poison, de nombreux opérateurs se sont reposés sur leurs lauriers et ont transmis à d’autres l’utilisation d’indicateurs qui sont de- venus de moins en moins pertinents ou adéquats. Il est donc temps de remettre un peu d’ordre afin de présenter des approches de l’analyse technique qui ne puissent pas être critiquables. C’est pourquoi je propose d’introduire la notion de normes.
Une brève histoire de l’analyse
Revenons d’abord sur l’histoire de l’analyse technique pour mieux com- prendre cette dégradation. Elle débute en 1970 avec les premières machines à calcul autonomes. Elles se limitaient à faire les quatre opérations, à extraire une racine carrée et à stocker un seul résultat. Les indicateurs de première génération apparurent alors : moyenne mobile arithmétique et RSI ( Rela- tive Strength Index). Il fallut attendre 1980 pour voir sortir la première étude d’optimisation des moyennes mobiles (au sens de la recherche opérationnelle) par Merrill Lynch. À cette époque également, J. Welles Wilder fit paraître son livre sur les principaux indicateurs techniques. La France ne comptait alors que trois analystes techniques (Arnaud Weil – Merril Lynch Paris –, Jérôme Labin – Charge Pinatton Paris – et moi-même), si l’on exclut Georges Ponge-Helmer. Aux États-Unis, l’utilisation des indicateurs de première génération améliora de façon significative les résultats en comparaison de ceux obtenus avec le chartisme.
Ce dernier consiste, à partir d’une courbe représentant l’évolution des cours, à trouver des figures similaires à celles du passé. Il repose sur l’idée que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Par la suite, l’utilisation des indicateurs techniques s’est faite dans un état d’esprit similaire. Jusqu’en 1993, ce n’était pas gênant, car les paramètres responsables des fluctuations des cours restaient stables. À partir de cette date, la hausse progressive de la volatilité a bouleversé la donne.
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