Par Nicolas Chéron, Responsable de la Recherche Marchés pour Binck.fr
La bourse de Paris est encore sous pression ce jour. Après une ouverture en hausse, les opérateurs hésitent et l’indice français bascule une nouvelle fois dans le rouge. Même si des espoirs demeurent concernant la guerre commerciale, rappelons-nous du dernier épisode de négociation entre Trump et la Chine, il s’agit d’acheter du temps et rien d’autre pour le moment. Un accord pourrait permettre aux indices de reprendre de la hauteur mais ce répit serait certainement de courte durée.
Parallèlement aux incertitudes des négociations (sino-américaines et Brexit) s’ajoutent les risques de fort ralentissement économique, aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, comme l’ont montré les indices PMI ces dernières semaines. Il semble désormais acté par le consensus que 2019 sera une année volatile et donc complexe. Dans ce contexte, les investisseurs échaudés par la chute des actions au quatrième trimestre deviennent prudents et restent plus facilement en dehors du marché.
Notons par ailleurs de nouvelles échéances en approche concernant le Brexit. Theresa May va soumettre son accord de retrait au vote à la Chambre des communes le 15 janvier ce qui pourrait engendrer des soubresauts, notamment sur le sterling. Un puissant décalage a eu lieu sur le Yen mercredi dernier, la livre n’est donc pas à l’abri d’un flash crash.
Les banques centrales en soutien
Les banquiers centraux sont sortis du bois la semaine passée pour venir en aide à des indices boursiers sous pression et c’est ce qui nous inquiète le plus.
La Chine a baissé son taux de réserves obligatoires imposées aux établissements bancaires, Benoît Cœuré de la BCE a réitéré que les taux resteraient bas longtemps et en fin de semaine ce fut au tour de Jerome Powell de faire volte-face sur la stratégie de la Fed et de laisser la porte ouverte à un changement de rhétorique, ce qui a fait exploser les indices américains vendredi en clôture.
Toutes ces manœuvres n’ont rien de rassurant et laissent entendre que les banquiers centraux sont prêts à utiliser de nouveaux taux et possiblement programmes de soutien pour se porter au chevet des marchés actions dès qu’ils en auraient le besoin.