ACTION FUTURE 40 – Matières Premières
Benoît Labouille et Paul Gaffet – ODA (Offre et demande Agricole)
Comme en témoigne le G20, le marché des matières premières agricoles est au centre des préoccupations des acteurs économiques dans le monde. En cause, les conséquences de la financiarisation de ce marché et l’intervention de spéculateurs sur les matières premières. Qu’en est-il réellement ? L’impact des fonds spéculatifs est-il si fort ?
Les racines de la volatilité des prix des matières premières agricoles
Dans un marché libre, la loi de l’offre et de la demande détermine les prix des matières premières agricoles. L’« effet King » illustre bien l’impact des fluctuations de l’offre sur les prix. Sur le blé ou le maïs, une baisse de 2% de la production se répercute par une hausse de 20% des prix. À l’inverse, une hausse de 2% de la production se répercute par une baisse des prix de l’ordre de 20%.
En Europe, dans les années 90 et au début des années 2000, l’Union Européenne s’est désengagée de la gestion des stocks publics par la suppression du mécanisme de l’intervention. Par ailleurs, les subventions à l’export ou les barrières à l’import ont été démantelées. Les stocks ont fondu et les prix européens se sont rapprochés des prix mondiaux, eux-mêmes volatils depuis plusieurs décennies.
Dans ce même temps, la croissance de l’économie mondiale engendre des besoins nouveaux en alimentation pour les consommateurs. Par exemple la consommation mondiale de blé progresse de 7 à 8MT en moyenne chaque année. Parallèlement le développement des capacités de production de bio-carburants a renforcé l’augmentation de la consommation dans le monde.