Par Vincent Boy, Analyste marché chez IG France
Les marchés américains ont subi leur plus forte chute depuis 1987 alors que l’Europe s’est renfermée et que la plupart des pays de l’Union Européenne ont annoncé un confinement de la population, voire pour certains comme l’Allemagne ou la France un retour (temporaire) des contrôles à la frontière.
Maintenant que l’Europe est en quarantaine, les investisseurs devraient se méfier des Etats-Unis qui ont déjà commencé à fermer les écoles et les bars/restaurants de certaines mégalopoles comme New York et Los Angeles. En effet, en Asie comme en Europe cette étape était la première avant le confinement total des populations pour éviter la propagation du virus.
Cette annonce pourrait amener une autre série de chutes importantes sur les marchés financiers et renvoyer les indices américains sur des niveaux bien plus bas. Les indices US conservent toujours une certaine avance par rapport aux indices européens. En effet le Dax et le CAC ont tout deux touchés des plus bas de 2014 alors que les principaux indices américains n’ont pas encore atteint les plus bas observés lors du rebond effectué en 2016, qui avait conduit une hausse importante pendant 4 ans et appelé par certains à l’époque le « Rally Trump ».
L’indice S&P500 et Nasdaq 100 sont encore bien au-delà de ces niveaux et pourraient rattraper leur retard en cas de lock-down décidé aux Etats-Unis.
La lenteur de la réaction du président américain et de son administration inquiète de plus en plus d’experts qui craignent une contagion à grande échelle au sein de la première puissance mondiale. Hier lors de la conférence de presse dédiée au coronavirus le président américain annonçait la fermeture des lieux publics non essentiels dans les Etats touchés par le virus ainsi que l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes.
Sur le confinement de la population, Donald Trump précisait « nous recommandons des choses », « nous n’avons pas pris cette décision encore », « cela peut arriver, mais ça ne l’est pas encore ». Selon nous le confinement des populations aux Etats-Unis ne devrait pas tarder et pourrait permettre de ralentir fortement les risques de propagation du virus.
Bien sur l’impact sur l’économie américaine, dont 70% environ du PIB est tiré par la consommation des ménages, sera très fort mais dépendra également de la durée de l’épidémie. Autrement dit plus vite le gouvernement agira, moins important sera l’impact sur l’économie.
Au-delà de cette décision, qui parait inévitable, les investisseurs seront attentifs à la communication donnée suite à la conférence téléphonique du G7 prévue la nuit prochaine, qui pourrait d’ailleurs mener à deux annonces.
Un confinement américain, poussé par les autres membres du G7 et une annonce de mesures conjointes pour faire reculer le virus et soutenir l’économie au niveau global. Le FMI a d’ailleurs appelé hier à une action globalisée et précisait pouvoir mobiliser 1000Mds$, destinés à des prêts aux Etats- qui en auraient besoin.