Richard CLARIDA, Conseiller économique Monde, et Peder BECK-FRIIS, chef économiste de PIMCO
La réponse complète peut dépendre de l’endroit où l’on vit. La guerre en Ukraine a fait grimper l’inflation de l’énergie en Europe. L’affaiblissement des monnaies a contribué à la hausse de l’inflation des biens au Japon et dans les pays nordiques. Enfin, la flambée des prix agricoles a fait monter ceux des denrées alimentaires dans de nombreuses régions, en particulier dans les pays émergents. Si les sources de l’inflation varient, la politique budgétaire financée par la dette en est le principal moteur.
La croissance de la dette publique a été l’un des principaux moteurs de l’inflation post-pandémique dans les économies avancées. Les politiques monétaires, bien que certainement accommodantes, semblent avoir été un facteur moins important.
En réponse à la pandémie, les banques centrales ont réduit les taux d’intérêt et ont rapidement lancé des programmes d’assouplissement quantitatif (QE) qui ont permis d’acheter des obligations d’État productrices d’intérêts, payées avec la nouvelle base monétaire. Mais les Trésors publics, par le biais de leurs droits sur les bénéfices des banques centrales, doivent encore payer les intérêts sur les réserves à taux variable nouvellement créées. Et depuis 2022, ces taux ont fortement augmenté.
Une fois la hausse permanente des prix induite par les expansions budgétaires absorbée, les banquiers centraux disposent des outils nécessaires pour ramener l’inflation vers leur objectif, même si cela prendra du temps.