ACTION FUTURE 41 –
Philippe Crevel
Le temps économique s’accélère avec l’accumulation des déséquilibres. Depuis 2008 et la faillite de Lehman Brothers, nous sommes au troisième temps de la crise. Le premier temps a été marqué par une chute forte et brutale des PIB et du commerce mondial, chute sans précédent depuis 1945. La méfiance généralisée a failli entraîner l’implosion du système de financement de l’économie et cela à l’échelle mondiale. Par peur de répéter les erreurs, les gouvernements ont eu recours à tous les instruments disponibles de la politique économique : plans de relance budgétaires, baisse des taux d’intérêt, nationalisation totale ou partielle d’entreprises et injection de liquidités. Ces actions concertées ont permis de renouer avec la croissance dès le second semestre 2009. C’était le deuxième temps de la crise qui s’est traduit par un transfert de la dette privée vers les opérateurs publics que sont les États. Il était admis que le retour de la croissance permettrait de rembourser les dettes. Par ailleurs, les chefs d’État s’étaient engagés à refonder la sphère financière. Cette seconde phase a donné l’impression que la page de 2008/2009 était tournée, voire que grâce aux pays émergents un nouvel horizon économique s’ouvrait.
Or, une rupture est intervenue au deuxième trimestre de l’année 2011. En effet, différents facteurs comme la fin des aides à la consommation comme la prime à la casse, la remontée du prix du pétrole générant de légères menaces inflationnistes, le tremblement de terre au Japon, ont contribué à stopper la croissance de façon brutale dans tous les pays anciennement industrialisés.
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