Macroéconomie et défis structurels, une photographie de la France en 2019
Par Maryse Pogodzinski, économiste de Groupama AM.
L’économie française se distingue par des facteurs spécifiques, entre sensibilité au climat économique européen et pouvoir d’attraction sur les investissements directs étrangers.
Les conditions financières domestiques de la France se sont détendues ces derniers mois, en ligne avec la montée des incertitudes. Globalement, la politique très accommodante de la BCE maintient le niveau des taux d’intérêt extrêmement bas au sein de la zone euro.
Le risque de contagion existe surtout à travers le canal du commerce avec la zone euro. La France est dépendante de ses exportations vers la zone euro (48%), principalement vers l’Allemagne (17%). Du point de vue de la contagion financière, le risque commun à l’ensemble de la région est beaucoup plus faible depuis l’annonce de l’OMT (Outright Monetary Transactions).
Il existe donc une sensibilité de la France au climat économique européen. La conjoncture allemande s’est sensiblement détériorée dans l’industrie ces six derniers mois (difficultés dans le secteur automobile, tensions commerciales et Brexit), comme en témoignent les indicateurs de climat des affaires, ces récents développements ont affecté la conjoncture française.
La France jouit de sérieux atouts pour attirer les investissements directs étrangers
Selon le Rapport sur l’investissement dans le monde 2018 publié par la CNUCED, la France a attiré une quantité importante d’investissements directs étrangers (IED) en 2017, alors que celle-ci a généralement diminué au niveau mondial. Les flux d’IDE à destination de la France ont ainsi augmenté de 42%, passant de 35 Mds USD à environ 50 Mds USD. Le stock d’IDE en 2017 en France s’élevait à environ 874.5 Mds USD, ce qui représente une hausse de 24% par rapport à 2016.
Cette augmentation est principalement due à d’importantes opérations de fusions-acquisitions. En 2017, la France a gagné 7 places dans le classement CNUCED et est ainsi devenue la 7ème économie mondiale en termes d’entrées d’IDE (5ème dans les pays développés). Le Luxembourg, les Pays-Bas, le RU et la Suisse sont les principaux investisseurs en France et représentent plus de 50% du stock d’IDE. Les entrées d’IDE ont été principalement orientées vers les activités professionnelles, scientifiques et techniques, l’industrie manufacturière, les activités de finance et d’assurance, l’immobilier, l’information et la communication.
Selon le Rapport de la Banque mondiale « Doing Business – 2019 » la France se classe au 32ème rang sur 190 pays. Les atouts de la France sont sa position de puissance européenne, sa main d’œuvre hautement qualifiée, ses infrastructures, ses ressources agricoles, sa réputation culturelle mondiale et son emplacement géographique au centre de l’Europe.