entretien avec Lang Wang Simond
Les anciens pays industrialisés européens mais aussi les États-Unis, peinent à retrouver un taux de croissance satisfaisant de leurs économies. La crise boursière actuelle en témoigne. La question se pose alors pour l’investisseur d’opérer une diversification en investissant en Bourse sur des zones économiques présentant un potentiel de croissance plus soutenu. C’est le cas de la zone Chine qui reste un pôle de croissance dynamique, même si la transformation de son économie implique de privilégier certains secteurs d’investissement. Pour étudier en détail le potentiel du marché chinois, nous avons interrogé Lan Wang Simond, gérante chez Pictet, du fonds Greater China. Cette spécialiste du marché chinois, née en Chine, qui parle couramment le mandarin, le français et l’anglais est diplômée d’une licence en gestion d’entreprise de HEC Lausanne et possède le diplôme de Chartered Financial Analyst (CFA).
Une question rituelle pour commencer. Quelle a été votre parcours professionnel ?
Lan Wang Simond : Avant d’arriver chez Pictet, j’étais déjà gérante chez Gérifonds, une société de gestion de fonds de la Banque Cantonale Vaudoise, pour laquelle je gérais un fonds Asie hors Japon et un fonds Chine. J’ai ensuite rejoint le département Études Financières de Pictet & Cie en 1997, en tant que gérante et analyste sénior, spécialisée dans la région Asie, hors Japon. Depuis 2003, je suis gérante senior au sein de l’équipe de gestion actions marchés émergents.
Avant d’entrer dans le détail de votre sélection de valeurs, expliquez-nous votre approche d’investissement.
J’applique une approche top-down des tendances économiques mondiales et chinoises qui me permet de déterminer l’orientation du portefeuille. Ensuite les idées d’investissement font suite à une analyse fondamentale des titres qui permet de filtrer les valeurs d’après des critères successifs.
Pouvez-vous nous donner davantage de précisions sur ces critères fondamentaux ?
Il faut préciser en premier lieu que je me concentre sur les valeurs qui présentent une liquidité suffisante. Cela représente environ 1.100 valeurs sur un univers de 4.500 actions. Nous privilégions ensuite les valeurs qui appartiennent aux secteurs en croissance, et/ou des sociétés qui ont une part de marché importante dans des secteurs concentrés, caractérisés par des barrières à l’entrée élevées. Ensuite nous nous attardons exclusivement sur les valeurs capables de financer leur croissance elles-mêmes et qui présentent une faible valorisation. Finalement nous arrivons à sélection- ner entre 30 et 60 titres.
Quels sont les secteurs les plus porteurs en Chine ?
La Chine connaît une croissance structurelle, ce qui implique une hausse continue de la consommation de masse. Je pense néanmoins qu’il faut privilégier certains thèmes d’investissement. C’est le cas par exemple des énergies alternatives.
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