ACTION FUTURE 15 – Matières premières
Renaud de Kerpoisson – ODA
Découvert en Amérique Centrale par Christophe Colomb au XV e siècle mais datant de plus de 7 000 ans, le maïs est aujourd’hui la plante la plus cultivée dans le monde devant le blé, le riz et le soja. Cette céréale doit son essor à l’homme, sans lequel sa reproduction serait compromise. L’évolution génétique qui s’est accélérée ces 50 dernières années permet à la culture d’être présente dans de nombreuses régions du globe, mais elle a surtout permis un accroissement rapide de la productivité.
La plante a beaucoup évolué avec la sélection puisqu’en 7 OOO ans, la longueur de l’épi de maïs est passée de 2,5 cm à 30 cm. Contrairement à de nombreuses autres cultures (dites cultures d’hiver), le cycle végétatif du maïs est court (5 à 6 mois environ) : la plante est semée au printemps et est récoltée au début de l’automne. Pour assurer son développement, la plante a besoin de températures clémentes ou élevées, mais c’est surtout son alimentation hydrique qui conditionne la réussite de la récolte.
Les États-Unis : premier producteur de maïs dans le monde
La production de maïs dépasse les 600 millions de tonnes (MT) dans le monde avec un record de 695MT pour la récolte 2004. En 40 ans, la récolte mondiale a fortement progressé et est passée de 225MT en 1965 à près de 700MT en 2004 grâce à l’augmentation des surfaces mais surtout du rendement des cultures (fort progrès génétique, augmentation des intrants, amélioration de l’irrigation). Comme le montre le graphique 1, bien que la production de maïs connaisse une progression régulière depuis 1960, chaque année le niveau de la récolte s’écarte de la tendance selon les conditions climatiques et économiques de la campagne. Ceci génère une première incertitude au niveau des fondamentaux qui se répercute sur l’évolution des marchés de référence.
Trois pays totalisent près des deux tiers de la production mondiale : les Etats-Unis, la Chine et l’Union Européenne. Avec près de 300MT pour la récolte 2004, les Etats-Unis se détachent nettement puisqu’ils contribuent à eux seuls à plus de 40% de la récolte mondiale. On comprend déjà que les conditions d’offre et de demande américaines se répercuteront directement sur l’évolution du marché du maïs à travers le monde. Au deuxième rang des pays producteurs de maïs, on trouve la Chine, qui a une production plus régulière que celle des Etats-Unis (126MT en 2004). Depuis quelques années, le pays est dans l’obligation de puiser dans ses stocks afin de répondre à une demande qui grossit plus rapidement que la production (les stocks chinois ont ainsi été réduits de 50% en l’espace de 3 ans). Enfin, l’Union Européenne a ravi la 3ème place du podium au Brésil, depuis l’intégration des 10 nouveaux États membres en 2004 (la Hongrie étant le premier pays producteur des nouveaux entrants). Signalons que le marché européen est spécifique, car il présente la particularité d’être protégé dans la mesure où c’est un marché historiquement déficitaire.
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