Par Vincent Boy, Analyste Marchés – IG
La Chine et les Etats-Unis ont finalement trouvé un accord commercial de phase 1, qui implique principalement l’augmentation de l’achat de produits agricoles américains par la Chine et le retrait progressif des droits de douane mais concerne également la propriété intellectuelle, les transferts forcés de technologie, les services financiers, le taux de change ou encore le renforcement des échanges commerciaux.
En revanche, la hausse des marchés est restée modérée vendredi notamment car certains droits de douane seront conservés, laissant ainsi planer la menace d’un retour en arrière. Par ailleurs après des mois de négociations et de communication positive de la part de l’administration américaine, les marchés anticipaient depuis longtemps un tel accord, ce qui explique également que l’évolution des marchés suite à l’annonce est restée modeste.
Les investisseurs attendront maintenant des informations concrètes, qui ont manqué cruellement depuis le début du conflit alors que l’administration américaine s’est contentée de préciser que « les discussions avances bien » au cours des derniers trimestres. Nous attendrons notamment la confirmation de la Chine sur les achats de produits agricoles alors que les Etats-Unis ont avancé le montant astronomique de 50Mds$ en 2020.
Il faut savoir qu’en 2017, soit avant le début du conflit, la Chine a acheté pour 24Mds$ de produits agricoles américains et nous voyons difficilement comment la Chine pourrait atteindre les 50Mds$, d’autant plus que la croissance économique du pays ralentit mais également qu’elle pourrait continuer de diversifier ses sources d’approvisionnement avec le Brésil ou l’Argentine.
Au-delà de l’accord commercial, les investisseurs ont découvert avec surprise que l’activité industrielle et les ventes au détail ont bien progressé en novembre mais certains économistes précisaient qu’il ne fallait pas forcément y voir une tendance car certains évènements calendaires pouvaient fausser la comparaison. En octobre les chinois avaient une semaine de vacances à l’occasion du 70ème anniversaire du parti et en novembre la traditionnelle journée des célibataires.
Sur un autre sujet, tout aussi surveillé par les investisseurs, Boris Johnson et son parti ont remporté la majorité absolue aux élections générales du Royaume-Uni, ce qui devrait permettre à ces derniers d’accélérer le Brexit et finaliser la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne comme prévue, le 31 janvier prochain.
Reste quand même à Boris Johnson la lourde tâche de faire voter l’accord renégocié avec l’Union Européenne par le parlement Britannique avant cette date butoir.
Nous serons également attentifs aux nombreuses statistiques prévues cette semaine au Royaume-Uni et notamment la décision de politique monétaire de la BoE et du discours de Mark Carney. Maintenant que les élections générales sont faites et que le Brexit devrait être validé au plus tard le 31 janvier, le président de l’institution financière pourrait suggérer certaines modifications de politique monétaire à venir.
La BoJ au Japon doit également divulguer sa politique monétaire cette semaine et cela pourrait être l’occasion pour Kuroda de dévoiler des mesures supplémentaires afin de soutenir l’économie.
Enfin aux Etats-Unis, le PIB définitif pour le troisième trimestre sera publié vendredi en même temps que le PCE, qui est l’une des principales composantes surveillées par la Fed pour évaluer l’inflation.