entretien avec Laurent Benaroche
ACTION FUTURE 15 – L’univers de la Gestion professionnelle
Laurent Benaroche est à la tête du FCIMT Systeia Futures Euro Funds. Ce fonds de futures, qui est géré selon une approche systématique, emploie exclusivement des systèmes de trading qui utilisent les prix et les dynamiques de marchés pour capter des tendances et prendre position. Les modèles utilisés sont des modèles de suivi de tendance et chartistes basés sur l’analyse technique et calibrés sur différents horizons de gestion et niveaux de réactivité.
Vous dirigez un fonds qui est géré automatiquement à partir de modèles que vous avez mis en place. Que font exactement ces modèles ?
Avec un fonds systématique, l’idée est d’essayer grâce à ces modèles de capter des phénomènes récurrents de marché que l’on a analysés en regardant des historiques de marché. Il est clair que quand on dit gestion systématique et que l’on analyse des historiques, il y a une problématique majeure qui est le risque d’optimisation, c’est-à-dire le risque de créer un modèle qui colle bien au marché.
Vous intervenez, je crois, sur la plupart des marchés de futures ?
Nous traitons effectivement des futures obligataires, de taux courts, de devises, d’indices actions, quelques matières premières énergétiques (pétrole, gaz naturel), des marchés de céréales (blé, mais, soja), et des métaux de base, soit un total d’une cinquantaine de futures. L’idée est de jouer au maximum l’effet de diversification, même si certains contrats sont très corrélés. Cette diversification est manifeste dans les périodes difficiles où il est plus facile de neutraliser l’effet négatif. En fait, on ne traite que les marchés très liquides sur lesquels on peut très facilement déboucler nos positions. Cela étant, il est clair que le choix d’allocation est effectué de manière à pouvoir à la fois gérer des encours très significatifs et tenir compte des corrélations.
Combien d’années d’historique prenez- vous en compte pour bâtir vos modèles ?
En moyenne, on remonte jusqu’aux années 85-90. Maintenant, on accorde davantage d’importance à ce qui s’est passé depuis le début des années 90. Cela ne veut pas dire que l’on ne possède pas d’historiques plus anciens, notamment sur le change, mais on part du principe que les marchés évoluent, et que leur dynamique change, ce qui d’ailleurs est reflété par l’évolution de nos modèles.
Et la fréquence des historiques utilisés ?
C’est du quotidien. Jusqu’à présent on ne s’est pas penché sur les logiques intraday. Pour ce qui est des fréquences supérieures au quotidien, l’analyse des données quotidiennes reste pertinente.
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