ACTION FUTURE 29 – MATIÈRES PREMIÈRES
Jean-Philippe Olivier
Les prix des marchés des matières premières agricoles sont régis par leurs fondamentaux, c’est-à-dire par l’offre et la demande. Aujourd’hui, l’offre de matières premières agricoles est contrainte et réduite par les terres arables. Confrontés à une forte demande, une offre qui plafonne, et des stocks de céréales bas, les prix des matières premières agricoles ont fortement monté depuis deux ans. Sur les 10 dernières années, les stocks de céréales ont été ponctionnés 8 années sur 10, car la production a été supérieure à la consommation seulement sur deux années.
À ce jour, les fondamentaux qui ont entraîné la hausse des matières premières agricoles sont les mêmes qu’il y a quelques mois avec cependant une situation qui a un peu changé. Les récoltes semblent être plus importantes en 2008 que l’année dernière. En 2008, dans l’hémisphère nord, il y a de bons niveaux de production : une production pléthorique de blé partout dans le monde et notamment en Russie et aux USA. La demande et l’offre s’équilibrent, ce qui entraîne une baisse des prix. Cependant, on ne connaît pas encore les récoltes dans l’hémisphère sud. La situation est donc incertaine, et même s’il y a une amélioration en termes de production, ce qui entraîne un risque de poursuite de baisse des prix des matières premières agricoles, rien n’est avéré et il est probable que le marché restera très volatile. Sur le moyen et long terme, malgré une bonne récolte cette année, les stocks restent aussi bas que ces 10 dernières années. Les stocks sont vides, il va bien falloir les reconstituer.
Du côté de la demande, certains pays comme l’Égypte, le Japon et l’Iran sont devenus acheteurs nets de blé. Globalement, la situation reste toujours aussi incertaine, ce qui devrait se traduire par une forte volatilité sur les marchés. La volatilité de chaque matière première est très élevée. Le fait que des pays se remettent acheteurs sur les niveaux actuels semble être un bon indicateur du fait que les tensions ne sont pas écartées.
Fin de bulle ou fin de cycle haussier :
Une correction paraissait inévitable dans la mesure où les hausses de prix impressionnantes ne semblent pas cohérentes avec un simple rattrapage des prix par rapport aux fondamentaux.