Par Vincent Boy, analyste marchés chez IG France – Point marché IG
Depuis début septembre, les indices mondiaux observent leur pire mois suite au rebond initié au mois de mars. Le sell off débuté le 3 septembre semble se poursuivre, après l’intervention de Jerome Powell qui a déçue les marchés, ainsi que dans l’attente de nouvelles mesures de soutien aux Etats-Unis.
En effet, les investisseurs se tournent maintenant davantage vers les élections présidentielles aux Etats-Unis, prévues dans 6 semaines et le risque grandissant face à la hausse des restrictions en Europe, du fait d’une nouvelle hausse du nombre de cas et d’hospitalisations liées aux coronavirus en Europe.
Ainsi, l’Europe et le Royaume-Uni tout particulièrement, seront surveillés avec attention. Certains pays de la zone économique ont en effet décidé d’augmenter les restrictions face au coronavirus. En Espagne, au Danemark et en France, une limitation du nombre de personnes pouvant se regrouper et la fermeture plus tôt de certains établissements, a été décidé dans certaines régions.
L’Irlande interdit les évènements ainsi que les diners en intérieur et le gouvernement des Pays-Bas a annoncé qu’il préparerait des mesures de restrictions plus importantes au niveau régional.
Au-delà de ces restrictions ciblées, le Royaume-Uni reste le plus surveillé avec le risque grandissant de voir un second confinement décidé à court terme. La semaine dernière le gouvernement annonçait que le nombre d’hospitalisations doublait tous les huit jours et il n’a pas su répondre aux questions des journalistes quant à la possible mise en place d’un second confinement.
Le Royaume-Uni devrait être surveillé encore d’avantage cette semaine avec la poursuite des discussions pour trouver un accord commercial avec l’Union Européenne, avant la fin de période de transitions, fin décembre prochain. L’Union Européenne et le Royaume-Uni ont encore trois semaines afin de trouver un accord et avoir le temps de le mettre en place avant la fin de l’année.
Bien que certaines avancées aient été réalisées sur le sujet de la pêche, la décision de Boris Johnson de voter une loi sur la frontière Irlandaise la semaine dernière, a fait ressurgir le risque d’un « No deal ». Cette idée, qui ne semble toujours pas déplaire au premier ministre Anglais, pourrait laisser le Royaume-Uni sans partenaire commercial privilégié, alors que l’épidémie de coronavirus devrait fortement impacter la croissance économique.
D’autant plus que la décision de Boris Johnson de violer le droit international, ne semble pas plaire aux deux candidats à l’élection présidentielle américaine et cela pourrait remettre en cause tout accord commercial avec la première puissance mondiale.
Du côté des Etats-Unis, nous serons attentifs à la poursuite des négociations au congrès, dans le but de trouver un accord sur le budget et ainsi éviter un nouveau « shutdown » au 1er octobre. Ce risque d’arrêt du financement de l’Etat pourrait permettre en revanche aux républicains et aux démocrates de trouver également un consensus sur la nouvelle enveloppe de soutien à l’économie et au peuple américain.
Le peu de soutien que le discours de Jerome Powell a apporté aux marchés financiers nous laissent également penser que le congrès pourrait trouver rapidement un accord en ce sens.
Aux Etats-Unis toujours, le décès d’une des juges de la cour suprême aux Etats-Unis devrait donner lieu à une certaine tension politique. Donald Trump souhaite nominer son successeur dès cette semaine alors que de nombreux membres du congrès, démocrates comme républicains, souhaitent attendre le résultat des élections présidentielles pour se décider.