ACTION FUTURE 37 – Matières premières
Benoît Labouille et Antoine Liagre – ODA
Il aura suffit d’un aléa climatique sur les pays de la Mer Noire pour entraîner en l’espace de deux mois une hausse des cours de 90€/T. La variation de la production au niveau mondial, dans un contexte de hausse de la consommation, produit de manière durable des mouvements rapides de fluctuations des cours : à la hausse en cas de pénurie et à la baisse en cas de surproduction.
Les raisons de cette volatilité
La disparition des outils de régulation en Europe
La Politique Agricole Commune a fait son temps. Créée en 1957 et mise en place en 1962 pour assurer l’auto-suffisance au niveau européen, elle garantissait un prix des céréales relativement stable à travers la constitution de stocks publics, le versement de subventions à l’export et l’application de taxes à l’importation. Cette politique a été remise en cause par le GATT puis l’OMC dans un souci de favoriser la libre circulation des produits agricoles. Ainsi, depuis 1992, le prix d’intervention pour le blé (prix d’achat garanti par l’Union Européenne) a été abaissé de plus de 50% et ne représente plus qu’un filet bas utilisable 1 année sur 10. Désormais le marché européen est donc directement connecté au marché mondial. L’équilibre de l’offre et de la demande fixe le cours du blé en fonction des éléments fondamentaux et conjoncturels.
Les fondamentaux du marché du blé
Avec 643 millions de tonnes pro- duites en 2010 et 122 millions de tonnes échangées, le blé est la deuxième céréale produite dans le monde. Sa première utilisation est l’alimentation humaine. En comparaison, le maïs, 1ère céréale cultivée dans le monde, est produite à hauteur de 830 millions de tonnes par an pour 90 millions échangées. Le blé est semé sur les deux hémisphères avec un décalage entre les récoltes du Nord et du Sud. En revanche, les gros producteurs se concentrent plutôt dans l’hémisphère nord.
Les greniers à grains
Parmi les principaux producteurs de blé au niveau mondial, il faut distinguer les pays exportateurs et les autres. La Chine et l’Inde produisent respectivement 115 et 80MT mais ne sont pas présents à l’export.