Vincent Boy, Analyste marché chez IG France
Boris Johnson a été déclaré positif au coronavirus le 26 mars dernier et après avoir été isolé pendant 10 jours, celui-ci a été conduit à l’hôpital dimanche et admis en soins intensifs le lendemain. Son ministre des affaires étrangères, Dominic Raab, a pris l’intérim du gouvernement mais aucun protocole clair ne semble être mis en place en cas de décès du chef du gouvernement. Cela pourrait amener plus de tensions au Royaume Uni et ralentir les efforts contre l’épidémie de coronavirus.
Aux Etats-Unis, d’un côté il y a le Président américain qui anticipe deux semaines noires concernant la pandémie de Covid19 et de l’autre, le gouverneur de New York qui observe que le pic pourrait être atteint rapidement, au vu de la croissance du nombre d’hospitalisations qui ralentie.
Alors que les marchés ont profité hier d’une information sur un possible ralentissement de la tendance, en Europe notamment, les investisseurs pourraient constater une augmentation dans d’autres régions du monde mais également dans d’autres Etats aux Etats-Unis.
Etant donné la méthode de confinement partielle Etat par Etat mais également que les transports au niveau national permettent toujours de se déplacer entre les différents Etats au sein de la première puissance mondiale, le coronavirus pourrait se propager de façon importante dans d’autres parties des Etats-Unis et conduire à une nouvelle inquiétude puis à une rechute des marchés financiers.
Sur le marché du pétrole, comme attendu, les annonces de Donald Trump n’ont pas été validées par l’Arabie Saoudite et la Russie. La réunion de l’OPEP+, initialement prévue lundi et décalée à jeudi, pourrait donner lieu au même type de conclusion sans accord qui avait mené l’Arabie Saoudite à augmenter sa production au début du mois de mars.
Par ailleurs, comme évoqué à plusieurs reprises, les Etats-Unis ne semblent pas concernés par cette réduction des quotas de production. La première puissance mondiale est maintenant le premier producteur de pétrole et une action de la part des Etats-Unis est indispensable pour tenter de soutenir les prix du baril. L’Arabie Saoudite et la Russie ont pourtant prévenus que sans les Etats-Unis, pas de deal.
Donald Trump a réagi en précisant que personne ne lui avait demandé de réduire la production américaine et réfléchirait même à mettre en place des droits de douane sur l’importation de pétrole. Il faut savoir que tous les pétroles n’ont pas les mêmes fonctionnalités et que l’importation de pétrole aux Etats-Unis est indispensable pour certaines industries.
Les marchés financiers pourraient rester hésitants à l’ouverture. Les investisseurs resteront attentifs à l’état de santé du premier ministre Anglais, à l’évolution du nombre de cas en Europe et aux Etats-Unis, avec une attention particulière sur l’Etat de New York et enfin toutes nouvelles informations concernant la réunion de l’OPEP+ mais surtout la décision de Donald Trump sur le fait de se joindre à l’effort de réduction de la production de pétrole aux Etats-Unis, qui pourrait avoir un effet extrêmement positif sur le cours de l’or noir.