ACTION FUTURE 42 – Économie
Alexandra Dimitrijevic
Le risque souverain n’est pas nouveau. Si on regarde dans l’histoire, il y a eu une multitude de défauts y compris d’États : historiquement, on peut citer notamment la France (9 défauts entre 1558 et 1812), mais beaucoup plus récemment on garde le souvenir de la Russie ou l’Argentine. Au cours des vingt dernières années en Europe, la dette des États a été considérée comme « sans risque » mais, en réalité, l’histoire montre que les États font défaut au même titre que d’autres emprunteurs.
Aujourd’hui, les dettes souveraines représentent à peu près 44% du stock d’émissions obligataires totales dans le monde. Il s’agit donc d’une classe d’actif très importante et très diversifiée. 127 États sont notés par Standard & Poor’s avec des notes qui s’échelonnent sur toute l’échelle de notation : CC à AAA et 40% se trouvent en catégorie spéculative. Il y a donc réellement des États de tout niveau de risque sur l’échelle de notation et c’est une classe d’actif qui présente des risques, au même titre que d’autres classes d’actifs.
Qu’est-ce que la notation ?
Les sociétés, les banques, les compagnies d’assurance, les États ou tout autre acteur qui a besoin d’emprunter sur les marchés financiers se voient le plus souvent demander une évaluation par une agence de notation. La notation de ces acteurs est réalisée par une agence spécialisée et indépendante, qui évalue le risque de non paiement en temps et en heure de la totalité du principal et des intérêts relatifs à une obligation financière.
L’agence de notation mesure donc la capacité et la volonté d’un État à rembourser sa dette en totalité et à l’échéance. Lorsque cela n’est pas le cas, l’agence peut constater un « défaut » de paiement, c’est-à-dire une absence de remboursement ou une perte de valeur pour le prêteur. Ainsi, dans certains cas, la restructuration de la dette ou une offre d’échange peut constituer un défaut. La méthodologie de Standard & Poor’s prévoit deux situations de défaut :
La première lorsqu’un remboursement n’est pas effectué en totalité en temps voulu (défaut conventionnel).
La deuxième lorsque la restructuration d’une obligation financière ne se réalise pas dans le cadre d’une gestion active de la dette, mais dans le cadre d’une situation de stress ; autrement dit, lorsque l’échange est accepté parce qu’il y a une probabilité très importante que l’émetteur se trouve dans l’incapacité de payer si cet échange n’était pas effectué, et cela même si les investisseurs sont « volontaires ». Ce cas constitue un défaut si la transaction implique une perte pour les investisseurs par rapport à la promesse qui a été faite dans les titres originaux.
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