ACTION FUTURE 35 – Investissement
La gestion d’actifs, comme toute activité financière, est un domaine dans lequel la gestion du risque joue un rôle clé. En effet, de même que le serment d’Hippocrate impose avant tout aux médecins de ne pas nuire, le gérant se doit de ne pas perdre d’argent, ou du moins ne pas perdre plus que ce qui est prévu dans son mandat. Cependant, la notion de risque, simple a priori, est en pratique plus complexe à définir, et nécessite donc des concepts et des outils adaptés pour le mesurer et tenter de le maîtriser. Confrontés quotidiennement à la notion de mesure du risque dans notre gestion depuis plus de quinze ans, nous présenterons ici notre analyse de cette problématique ainsi que les outils que nous utilisons et leurs limites dans l’exercice de notre métier.
La volatilité, un outil de base:
D’entrée de jeu, ce concept, pourtant usuel dans la gestion d’actifs, semble complexe à décrypter. Il faut reconnaître que les outils quantitatifs de mesure du risque sont un peu rébarbatifs et peuvent sembler abstraits. Nous allons néanmoins nous attacher au décryptage de cette notion. Qu’est-ce qui n’est-pas risqué ? Réponse facile, le livret A. Pourquoi n’est ce pas risqué ? Réponse encore facile : parce que le rendement du livret A ne bouge pas, ou du moins presque pas. Du coup, et a contrario, on entrevoit tout de suite un début de concept de risque qui consiste à dire qu’un actif est risqué si son rendement varie dans le temps. Il semble aussi logique de dire qu’un actif est d’autant plus risqué que son rendement varie beaucoup dans le temps, c’est-à-dire que son rendement est volatil, c’est-à-dire variable. La variabilité du rendement est donc un indicateur de risque. C’est ce que l’on appelle la volatilité.