ACTION FUTURE 59 – Investir dans le non coté
Jean-Christel Trabarel
Associé fondateur de Jasmin Capital
Portés par des taux obligataires très bas, les fonds de capital investissement attirent de plus en plus les investisseurs institutionnels et les family offices. Placée en deuxième position du private equity européen, avec 18 % des montants investis, derrière le Royaume- Uni mais devant l’Allemagne, la France tire son épingle du jeu sur cette classe d’actifs auprès des souscripteurs inter- nationaux (voir tableau page 46). Elle enregistre des performances au-des- sus de la moyenne européenne : 11 % annuel pour le Taux de rendement interne (TRI) moyen à 10 ans de la France contre 8 % pour l’Europe. Les performances moyennes françaises sont par exemple meilleures que celles des fonds britanniques ou allemands (respectivement 10 % et 9 % de TRI, voir tableau page 47).
Rendements à deux chiffres
Les souscripteurs français ont aussi à cœur de soutenir l’économie natio- nale. Les grands investisseurs insti- tutionnels comme Bpifrance, Allianz France, AXA France, BNP Paribas Cardif, CNP Assurances et Crédit Agricole Assurances sont présents avec les programmes pluriannuels France Investissement.
Ainsi, le deuxième programme France Investissement Assurance a permis de mobiliser, de 2012 à 2015, 690 millions d’euros de ces cinq assureurs et 715 millions d’euros de Bpifrance dans 36 fonds de capital investissement, qui ont globalement levé 4,4 milliards d’euros, essentiellement en capital développement et en capital innovation. À l’instar de ces six acteurs, les autres grands assureurs présents en France investissent 1 à 2 % de leurs actifs généraux (placements des fonds en euros) en private equity, à l’image des Assurances du Crédit Mutuel (ACM), de Fédéral Finance (Crédit Mutuel Arkéa), de Natixis Assurance, de La Mondiale, Groupama, d’Aviva France et de l’as- sociation Afer, de Generali France, ainsi que d’autres encore.
Même si les assureurs ont vendu leurs sociétés de gestion captives de private equity ces dernières années, comme AXA PE, devenu Ardian, AGF PE, devenu Idinvest, ou Groupama PE, devenu ACG Capital, et Ekkio, ils continuent cependant de souscrire dans des fonds non cotés.
Au-delà du financement de l’économie française, ces investissements sont notamment destinés à diversifier leurs placements mais aussi à bénéficier de rendements annuels à deux chiffres.
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