Par BlackRock Investment Institute
Le redémarrage économique a fait apparaître le caractère désordonné de la transition vers des énergies décarbonées, ce qui a amplifié la flambée des prix du charbon et du gaz naturel. Les prix du pétrole ont grimpé à leur plus haut niveau depuis plusieurs années.
Les cours des actions américaines se sont envolés sous l’effet d’annonces de résultats d’entreprises meilleurs que prévu.
Les investisseurs s’intéresseront de près aux chiffres de l’activité et de l’inflation aux États-Unis, dans la zone euro et en Allemagne, afin de mieux juger de l’incidence des perturbations de la chaîne d’approvisionnement sur la croissance.
La flambée actuelle des prix du gaz naturel et du charbon, favorisée par la vigueur du redémarrage économique, a révélé le caractère désordonné de la transition vers des énergies à faible intensité de carbone. Si cette transition devrait bien s’opérer de manière ordonnée à moyen terme, des difficultés pourraient surgir d’ici là, qui rendraient alors la croissance instable et l’inflation volatile. Cette transition devrait conduire à un niveau d’inflation plus élevé, confortant alors notre thème d’un nouveau régime nominal selon lequel les banques centrales s’avéreront plus accommodantes face aux hausses de l’inflation.
Sous l’effet de l’intensité du redémarrage économique, les cours du pétrole ont grimpé à des niveaux historiques, une situation que nous avons détaillée dans notre dernière Revue de marché hebdomadaire. Et les prix du charbon et du gaz ont, pour leur part, connu une augmentation encore plus massive (cf. le graphique ci-dessus). Quelles en sont les raisons ? Au-delà du redémarrage de l’activité, toute une série de facteurs météorologiques et géopolitiques ont restreint l’approvisionnement en charbon et en énergies renouvelables. Face à ce manque, il a été difficile de mettre en service d’autres sources d’énergie.
Cette situation exerce une forte pression sur les prix des sources d’énergie disponibles. Les prix du gaz notamment ont augmenté encore plus que ceux du charbon, alors que les États s’emploient à minimiser leurs émissions de carbone. Tous ces événements ont mis en évidence un problème sous-jacent : jusqu’à présent, la transition vers zéro émission nette s’est faite de façon déséquilibrée, car les investissements réalisées dans les énergies propres n’ont pas crû suffisamment pour compenser le déclin des investissements dans les combustibles fossiles. Si l’on se fie aux marchés à terme, une baisse des prix du charbon et du gaz devrait intervenir d’ici la fin de l’année prochaine. En fait, beaucoup dépendra des températures de l’hiver qui arrive. De plus, tant que la transition demeurera déséquilibrée, la volatilité des prix de l’énergie, de l’inflation et de l’activité économique devrait rester élevée.