Frederik Ducrozet, stratégiste, et Nadia Gharbi, économiste, se penchent sur l’avenir de l’assouplissement quantitatif (QE). Ils prévoient une tendance qui se dirige vers un recalibrage flexible du programme d’achat d’actifs (APP) de la BCE après la fin du programme d’achat d’urgence pandémique (PEPP) dès début 2022, et ceci dans un contexte de pressions inflationnistes croissantes.
Ils estiment que les achats de la BCE dans le cadre du PEPP seront réduits à 50 milliards d’euros par mois au premier trimestre de 2022 avant d’être entièrement arrêtés en mars de la même année. Ils s’attendent à ce que la BCE double son programme régulier d’achat d’actifs pour le porter à 40 milliards d’euros par mois à partir d’avril 2002, mais son engagement en faveur d’un QE illimité devrait s’affaiblir. Frederik et Nadia prévoient que la BCE révisera le rythme des achats d’actifs tous les trimestres et les ramènera à 20 milliards d’euros par mois d’ici 2023.
D’autres dimensions qui indiquent la flexibilité du QE de la BCE font référence à la répartition du capital comme ligne directrice pour les achats d’actifs et à la limite de 33 % de la part de l’émetteur dans la détention de la dette publique. Frederik et Nadia ne prévoient aucun changement sur ces deux fronts.
Leur analyse suggère que le PPA est suffisamment flexible pour faire face à la pénurie d’obligations jusqu’à la fin de 2023 au moins. La Grèce pourrait devenir éligible au PPA, et la part de la dette supranationale pourrait être portée au-dessus de 10 % en 2022.
L’attention se portant de plus en plus sur l’éventualité d’une hausse des taux, la BCE doit s’assurer que le recalibrage de ses achats d’actifs reste cohérent avec sa ligne directrice. Frederik et Nadia pensent que le moyen le plus simple de renforcer la ligne directrice de la BCE est de conserver l’enchaînement existant entre la réduction du QE et le rythme du relâchement.