Par Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France
La Chine a publié des statistiques décevantes la nuit dernière, confirmant un ralentissement de la croissance économique importante constatée suite à la crise sanitaire. La production industrielle est ressortie au plus bas depuis avril 2020 et au-delà de la crise sanitaire, il faut revenir en 2002 pour constater une croissance de la production industrielle aussi faible en Chine. De même, le PIB a été publié au plus bas depuis le premier trimestre 2020.
La seconde puissance mondiale voit sa croissance ralentir sur fond de pénurie et de blocages dans les chaînes de production et d’approvisionnement. Par ailleurs, le coût de l’énergie et des matières premières posent des risques de fermetures de capacités de production, qui pourraient intensifier ce phénomène sur les perspectives de croissance.
Enfin, le cas d’Evergrande reste très surveillé par les marchés, car bien que la Chine ait déclaré que les risques de propagation restent contrôlables, de nombreux analystes y voient une situation minorée par la Chine. En effet, ; le cas d’Evergrande pourrait créer un risque plus important pour d’autres acteurs, ainsi que sur les banques du pays, mais également, car le cas du second promoteur immobilier du pays pourrait ne pas être isolé.
Le Royaume-Uni est également analysé par les investisseurs, entre la BoE qui réitère son intention de monter les taux plus rapidement qu’anticiper pour combattre l’inflation ou les différentes faillites chez les fournisseurs d’électricité du fait de la forte hausse du prix de l’énergie ou encore la hausse du nombre de cas de covid avec la mutation Delta plus.
Coté statiques, les marchés seront attentifs cette semaine à l’IPC au Royaume-Uni et en zone Euro, ainsi qu’aux prix à la production en Allemagne mercredi, puis ils se tourneront vers les indices PMI en Europe et aux Etats-Unis vendredi.
Par ailleurs, la saison des résultats, qui a démarré la semaine dernière avec les bons résultats des banques américaines, devrait se poursuivre dans les semaines à venir. Cette semaine, nous surveillerons particulièrement Tesla, Netflix, Johnson & Johnson ou encore AT&T aux Etats-Unis, mais également Vinci, Carrefour, Hermès, l’Oréal ou Pernod Ricard en France.
Sur le marché des cryptomonnaies, alors que le cours du Bitcoin évolue au-delà des 62 000 dollars ce matin, les investisseurs surveilleront la validation de la mise sur le marché d’un premier ETF, dont la cotation pourrait démarrer ce lundi. En 2017, la première cotation des Futures du CME avait sonné le point de départ de la tendance baissière qui avait conduit le Bitcoin à baisser de 20 000 dollars à 3000 dollars en l’espace d’un an. Après la forte accélération haussière constatée ces dernières semaines, la puissance de la tendance semble ralentir et la cotation de cet ETF pourrait conduire à des prises de bénéfices et une forte volatilité sur le marché.